11 Avril 2013
Et vous, comment faites-vous quand vous vous présentez ? En général, c'est un peu comme dans ce titre non ? Prénom, nom, métier. En ce qui me concerne, s'en suit la question qui tue "et ça consiste en quoi ?". Et là, étant donné que je ne suis pas à l'aise à l'oral, je m'embarque dans des explications alambiquées où j'en arrive moi-même à la fin à me demander ce que je fais réellement dans la vie... J'ai eu envie d'écrire cet article parce qu'on parle beaucoup de la définition des métiers ces temps-ci. Et je me suis aussi souvenue d'une conversation avec une amie, on en avait conclu que l'on se présente toujours de cette manière : n'est-on alors que son métier ? C'est vrai ça, je ne me présente jamais en disant "bonjour, enchantée, Cécile Courtais, reine du dancefloor et fan inconditionnelle des années 80 !". Remarquez, il faudrait que je teste, ça pourrait donner des résultats intéressants... Et bien, plus j'y réfléchis, plus je crois que oui, on se définit en grande partie par son métier. Tout simplement, parce que ce que l'on fait de notre vie professionnellement transpire sur le reste.
Avez-vous la vocation ?
Pour cela, bien entendu, il faut avoir la chance de faire un métier que l'on aime. Et malheureusement, on ne peut pas toujours choisir. Quand on est trop jeune, on ne sait pas toujours, ensuite, on peut être mal orienté, etc. Moi-même, quand j'étais adolescente, j'avais décidé que je serai journaliste. J'ai eu de la chance, j'ai raté le concours de l'école de journalisme ! Et c'est ainsi que j'ai découvert la communication et surtout le métier de conceptrice rédactrice. J'entends aussi parfois dire "ah mais, pour certains métiers, il faut avoir la vocation !". Souvent pour les infirmières, les enseignants, j'en oublie. Ah bon, et pour les autres métiers, ce n'est pas le cas alors ? Je ne suis pas d'accord, si l'on veut bien faire son métier, quel qu'il soit, il faut avoir la vocation. Parce que vocation rime avec passion. Je connais des caissiers de supermarchés qui ont une vocation pour ce métier. Et je connais des infirmières qui feraient mieux de changer de métier... (Attention, je n'ai rien contre les infirmières, c'est seulement un exemple !).
Et c'est marrant, parce qu'il y a longtemps que je voulais écrire cet article, et il y a quelques jours, nous avons dîné avec un ami avec qui l'on parle souvent de... métier. Il se définit lui-même comme un homme de métier. Pourquoi ? Parce qu'il a appris auprès de professionnels, parce qu'il a acquis de l'expérience, des compétences et un savoir-faire. Parce qu'il maitrise aussi l'utilisation des outils (il est menuisier). Tiens, nous voici à reparler des outils, ça me rappelle quelque chose... Bien entendu, la tentation était grande pour moi de commencer cet article en ouvrant le dictionnaire et en vous collant la définition du mot "métier". Mais le coup du dictionnaire, je vous l'ai déjà fait. Il ne faut pas m'en vouloir, c'est l'outil de prédilection du rédacteur ! Comme le ciseau à bois pour le menuisier. Est-ce que cet outil me définit ? La réponse est non car les outils évoluent et je m'adapte à ces changements. Aujourd'hui je cherche sur le web, demain je ne sais pas encore. Comme le menuisier sait désormais faire fonctionner une commande numérique.
Etes-vous polyvalent ?
On entend souvent aussi que les générations futures auront plusieurs métiers tout au long de leur vie. A voir... Je crois plutôt que nos enfants sauront s'adapter mieux et plus vite que nous aux évolutions de leur métier. Je me présente toujours comme conceptrice rédactrice parce que c'est le terme générique de mon métier. Mais certaines agences me présentent comme leur rédactrice web, rédactrice multimédia etc. Et à chaque fois, je joue le jeu, je me glisse dans l'image que les autres ont de moi et de mon métier. Bref, je m'adapte quoi ! Dans les années qui viennent, mon métier va changer, je me remettrai en cause, j'apprendrai chaque jour. Et c'est tant mieux parce que je n'aime pas la routine, je m'ennuie vite !
Et je terminerai sur un constat suite à un de mes derniers articles. On assiste aujourd'hui à un mélange des métiers. Tout le monde fait un peu de tout sans rien faire de précis. D'accord, il faut être polyvalent mais il y a des limites. Quand j'étais salariée, j'étais dans cette situation. On en était arrivé à nous dire que tout ce qui contenait du texte nous incombait. Donc, c'est nous les rédacteurs qui placions certains logos dans les mises en page, qui préparions les références et les prix (je vous passe les détails). Et bien je vais vous confier un secret : aujourd'hui en free-lance, je fais mon métier et que mon métier, je ne suis concentrée que sur le texte, le message et je vis beaucoup mieux.
Je vous quitte sur cet extrait de Nicolas Boileau qui symbolise bien mon métier mais qui j'en suis sûre vous fera aussi penser au vôtre, pensez à apporter votre témoignage en commentaire, merci d'avance !
"Vingt fois sur le métier, remettez votre ouvrage,
sans perdre courage, polissez-le sans cesse et repolissez-le,
ajoutez quelquefois et souvent effacez..."