6 Mai 2013
En musique encore et toujours ! Et je tiens à remercier personnellement David Guetta et Rihanna, 2 de mes idoles, pour avoir spécialement composé cette chanson et soutenir ainsi le mouvement des poussins...
Bon, vous en avez entendu parler de ce mouvement ? Son objectif est de défendre les auto-entrepreneurs et surtout de s'opposer à la limitation du statut dans la durée. Alors, pour une fois, j'ai décidé de m'exprimer sur ce sujet de société. Je n'ai jamais signé de pétition (sauf, celle des poussins, c'est une première ! Cliquez ici pour y accéder). Je n'ai jamais manifesté ni revendiqué quoi que ce soit. Mais là, j'ai le devoir de défendre ce mouvement. Je suis un poussin depuis 3 ans. Et tout ce que je lis de la part des détracteurs de ce statut me surprend. C'est pourquoi je vais répondre à travers ces quelques lignes à leurs différents arguments.
1) Les auto-entrepreneurs représentent une concurrence déloyale vis-à-vis des autres entrepreneurs.
Point sensible ! Alors, il paraitrait que nous poussins, casserions les prix et par conséquent le marché. En résumé, on ferait du tort aux autres entrepreneurs. Alors je vais vous dire un secret : je vais vous parler de mes tarifs, chut... La première année où je me suis lancée, je n'ai vraiment pas gagné grand chose. Et j'en ai reçu des propositions pour rédiger des articles à 5 euros ! J'avais faim, faim de commencer à travailler, faim de gagner de l'argent. Et ces propositions, je les ai refusées. Parce que j'avais comme références, les tarifs de mes consoeurs et je m'étais fait un point d'honneur à les respecter.
2) Les auto-entrepreneurs ont un chiffre d'affaires trop faible, ils ne rapportent donc pas assez et sont une charge pour les autres entrepreneurs.
Bien sûr, et c'est pour cette raison qu'il faudrait leur couper les ailes ? Il est certain que la première année, ce n'est pas glorieux. Mais je vais vous dire encore un secret : j'ai terminé ma troisième année, je suis dans la quatrième, je sais déjà que je vais frôler le plafond... Je vous laisse faire le calcul ? Et si mon chiffre d'affaires est en constante progression, le montant de mes charges aussi, donc je ne pense pas coûter quoi que ce soit à qui que ce soit. Il m'a fallu 3 ans pour y arriver et rien n'est encore joué...
3) Les auto-entrepreneurs manquent d'ambition.
Alors comme ça, si on veut rester sous ce statut, c'est parce qu'on a peur d'après vous ? Je dis STOP tout de suite, de l'ambition, j'en ai à revendre ! Il en fallait, vous ne croyez pas, pour revenir dans une région où je ne connaissais plus rien ni personne et me lancer dans une activité très peu développée ? De l'ambition, j'en ai eu pour répondre à des appels d'offres... Et les décrocher. Et grâce à ces succès, de l'ambition, j'en aurai encore plus demain, comptez sur moi. Vous allez me répondre "et bien, crée ta société !" et moi je vous rétorquerai "pour quoi faire ?" Pour avoir mon nom en haut de l'affiche comme disait Charles ? Non, ce n'est pas ça mon ambition, mon ambition, c'est de continuer à faire mon métier, de continuer à en vivre. Et non pas de passer mes journées la tête dans la paperasse, à m'inquiéter de tout ce que j'aurai à payer l'an prochain. Allez, on est dans les confidences, alors encore un petit secret : mes parents ont été artisans toute leur vie. Des années fastueuses et d'autres moins, l'esprit d'entreprendre, c'est un peu dans les gènes dans ma famille. Et bien, ils m'ont toujours dit "tant que tu peux, conserve ce statut, ne fais pas comme nous". J'y peux rien, j'ai été bien élevée, j'obéis toujours à mes parents... Tiens, en parlant d'eux, ça me fait penser à autre chose...
4) Les auto-entrepreneurs, un statut précaire, un avenir incertain.
Vous voyez de quoi je veux parler ? La retraite bien sûr ! "Tu te rends compte, avec ce statut, t'auras rien à la retraite !". Chers amis salariés, indépendants, etc, vous tous qui avez maximum 40, 45 ans, ne croyez-vous pas que d'ici que l'on atteigne l'âge de 65 ans, le système des retraites aura changé plus d'une fois ? Avez-vous oublié que ce que vous donnez aujourd'hui, ce n'est pas pour votre retraite mais pour celle de la génération précédente ? Je vous parle là tout simplement de logique. Alors franchement, la retraite, je n'y pense pas. Non pas par insouciance mais parce que je suis persuadée que d'ici là, la donne aura changé. Quant à l'idée que ce statut favoriserait une certaine précarité, s'il vous plait, ne vous arrêtez pas à quelques cas marginaux de salariés qui se sont sentis obligés de devenir auto-entrepreneurs pour conserver leur emploi...
5) Les auto-entrepreneurs, 2 ans leur suffisent pour tester leur projet.
Que d'assurance dans ces quelques mots. J'ai plus d'un ami en profession libérale à qui il a fallu 3, 4 voire 5 ans avant de sécuriser leur activité. On ne monte plus une boîte à succès en un an comme à une époque, ces temps-là sont révolus ! Relisez plus haut, point numéro 2, vous verrez. C'est pourquoi je ne comprends vraiment pas le projet : ceux pour qui c'est une activité complémentaire ne seraient pas limités dans le temps. Mais ceux pour qui c'est l'activité principale le seraient ? C'est contradictoire non ? Ceux dont c'est l'activité principale se démènent pour se développer, accroitre leur chiffre d'affaires et par conséquent payer plus de charges !
Pour résumer, je pense qu'il ne faut pas s'arrêter aux stéréotypes auxquels on veut vous faire croire, j'espère que cet article vous aura conduits à porter un autre regard sur les auto-entrepreneurs. Et pour terminer, je souhaite citer l'excellent article de Denis Gentile "Les auto-entrepreneurs en danger, 5 idées pour le comprendre", comme lui, je suis persuadée que ce statut symbolise l'avenir, il ne faut pas le stigmatiser mais l'observer et l'analyser. Et surtout, inviter les autres entrepreneurs à se rassembler avec nous car c'est peut être leur statut à eux qu'il faudrait rapprocher du nôtre... Tout simplement parce que le statut d'auto-entrepreneur permet de se lancer plus librement, de se développer plus librement et surtout de faire son métier plus librement. Je vais vous confier un dernier secret : je vous ai beaucoup parlé de moi mais je ne suis qu'un poussin parmi un million d'autres... N'allez pas croire que je suis l'exception qui confirme la règle, des poussins qui se sont battus et qui réussissent, il y en a toute une basse-cour. Et si vous avez d'autres arguments à mettre en avant et que j'aurais oubliés, exprimez-vous en commentaire et je vous répondrai !
Terminons en musique (et je ne résiste pas à l'envie de parodier David Guetta et Rihanna !)
"Baby, I just wanna do my job,
I don't really care...
Who's that chick ?
That's me baby and the one million others !"
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