14 Septembre 2023
Jeudi 27 août 2020 - 19h37
Depuis quelques années, j’interviens à l’Iscom, une école de communication. En septembre 2019, la directrice m’a confié un nouveau cours : le suivi de stage pour les 2èmes années. L’idée, c’est de les accompagner dans leurs recherches, de les guider, leur dire où chercher, les suivre aussi pendant le stage et debriefer à la fin. Je me suis régalée !
Tout simplement parce que je me suis revue à leur âge. Sauf qu’ils ont de nouvelles difficultés par rapport à ce que j’ai vécu. D’abord, la durée est de 3 mois et ensuite, le stage est rémunéré. Qu’entendaient-ils comme réponses de la part de la plupart des entreprises qu’ils contactaient ?
« 3 mois, c’est long et vous n’êtes qu’en 2ème année, vous ne serez pas assez autonome. Puis, vous rémunérer alors que vous n’avez pas d’expérience, on ne peut pas se le permettre ».
Certains étudiants ont trouvé rapidement. Mais ça n’a pas été le cas de la majorité. Au fur-et-à-mesure des séances, je les voyais se décourager. Il y en avait qui envoyaient des dizaines de candidatures, d’autres qui étaient épuisés de chercher, j’en ai même vu une pleurer de rage face à un énième refus. Je crois que c’est le cours dans lequel je me suis le plus investie.
Je voulais qu’ils trouvent un stage qui leur plaise, qui leur apporte quelque chose, leur permette de s’épanouir et de les conforter ou pas dans le choix de leur futur métier.
Lors des dernières séances, je leur préparais une liste d’annonces auxquelles répondre pour les aider. Ils ont tous trouvé. Et, mis à part 2 ou 3 (sur 32), pour qui ça n’a pas été top, ça s’est bien passé.
Mais la leçon à retenir de tout ça, c’est que dans les agences, les entreprises, les collaborateurs ont oublié qu’ils sont passés par ce même parcours du combattant.
Ils veulent bien prendre un stagiaire, mais pas trop jeune, pour qu’il soit rapidement rentable. Il faut les comprendre, quand même, 500 et quelques euros par mois, ça coûte ! Ben voyons, tant qu’on peut faire bosser un petit jeune à moindre frais, c’est toujours ça de gagné ! Non, ça ne marche pas comme ça, désolée. Quand on accueille un stagiaire, c’est pour être à ses côtés, le former, le suivre, lui apprendre le métier. Bref, lui consacrer du temps. Il ne faut pas voir le profit que l’on va faire grâce à lui, mais tout ce que l’on va pouvoir lui transmettre. Y’a du boulot…
Et cette année, je suis ravie, je rempile, vivement la première séance !