13 Janvier 2016
Cet article n'engage que moi. Voilà, ça c'est dit. Vous êtes sur C'est au carré, je m'exprime comme je veux, c'est mon espace de liberté. Cet article est un gros coup de gueule. Parce que quand ça s'accumule trop, faut que ça sorte. Et là, cette semaine, beaucoup de choses se sont accumulées. Ca a commencé à fond avec la trentaine de start-up parties à Las Vegas pour le CES (Consumer Electronic Show) et qui ont envahi les réseaux sociaux de posts, photos genre "j'y suis, je suis ravi et je rencontre plein de futurs clients et partenaires". Deuxième mise au point avant d'entrer dans le vif du sujet : je ne suis pas jalouse, je n'ai rien à faire à Las Vegas. D'abord parce que mes clients sont ici en région (quoique, nous y reviendrons plus tard...), ensuite parce que je n'ai pas le temps, je travaille pour répondre à ces mêmes clients et enfin parce que l'argent que je gagne, j'en ai besoin pour vivre.
Alors, au début, ça fait sourire tous ces selfies made in Las Vegas, mais quand il y en a trop, ça commence à bien faire. Et quand tout à coup, je vois "We are FrenchTech", là, c'est la goutte d'eau... Flash-back : janvier 2014, première conférence au sujet de la FrenchTech, je revois les 3 femmes qui ont porté l'idée et mobilisé l'écosystème. Je me souviens du premier poulailler où nous étions si nombreux. La FrenchTech, ça allait servir à quoi ? Mettre en lumière les initiatives des start-up pour accélérer leur développement grâce au dynamisme de tous les acteurs économiques dont une grande partie était représentée dès le début par les TPE et les indépendants. Par contre, je ne me souviens de pratiquement aucune des start-up présentes au CES. Normal, la plupart n'existait pas encore à l'époque. La FrenchTech, ça allait servir à qui ? A tout le monde, pas seulement aux start-up. L'idée étant que l'argent débloqué leur permette de se développer et par conséquent de faire travailler cet éco-système, ces TPE, ces indépendants qui avaient participé à leur mise en lumière. Là, quand je regarde les posts sur le CES, j'ai l'impression qu'ils la captent bien la lumière, mais qu'ils nous laissent complètement dans l'ombre...
La FrenchTech, ça allait servir à tout le monde,
pas seulement aux start-up...
Peut être qu'on aurait du faire une délégation nous aussi ? Vu que d'après la presse, ils ont rencontré là-bas des patrons de grands groupes français qu'ils n'auraient pas pu approcher ici. Je trouve ça aberrant ! Et quand on leur rappelle qu'ici en région, ils ont des ressources, des compétences à leur disposition, on nous répond qu'ils recherchent plutôt des clients et des investisseurs, j'ai juste envie de dire qu'avant d'aller courir les chercher à des milliers de kilomètres, ce serait peut être pas mal de faire marcher l'écosystème ici en région, non ? Donc l'argent de la FrenchTech sert à ça ? A financer les voyages, les salons pour une poignée de start-uppers ? Et nous, qui nous sommes investis dès les tout débuts, ne profitons de pratiquement aucune retombée ? Pour couronner le tout, j'ai reçu dans la semaine le magazine de la Métropole où tout un dossier est consacré à la FrenchTech. Ca ne parle que d'international, de programmes dédiés toujours aux start-up, ça met en lumière une start-up sur une double page... Pas un mot sur les TPE et les indépendants alors que l'association TIPI a été reçue par la Métropole, que notre existence est connue.
Ne serions-nous pas assez "bankables" ? Ou ça fait pas rêver des personnes qui bossent, qui se sont impliquées depuis 2 ans dans le mouvement sans compter leur temps ? Nous préfèrerait-on les paillettes de Las Vegas ? Pourtant ce n'est pas faute d'avoir sollicité la presse... Tout ce que j'aimerais, c'est un juste retour des choses, pas que pour moi, pour tous mes confrères et consoeurs, parce que sans nous, Montpellier ne serait pas devenue Métropole FrenchTech, sans nous TOUS, cette dynamique n'aurait pas porté ses fruits, ne l'oublions pas : "We are ALL FrenchTech" !