10 Décembre 2012
En musique...
Cet article, j'ai eu du mal à l'écrire. Ce défi m'a appris beaucoup plus que ce que j'aurais pu imaginer. Avant de commencer, quelques précisions : ces enseignements que j'en retire ne sont pas forcément représentatifs. Il ne faut pas généraliser ! Ce défi, c'était un questionnement sur moi même et donc sur ma propre communauté sur les réseaux sociaux. Le premier constat que j'ai envie de vous faire partager, c'est que je suis maintenant persuadée que tout va trop vite, de plus en plus vite. Pour faire référence à certains posts que j'ai découverts récemment, c'est une fuite en avant que nous vivons, nous ne savons plus concentrer notre attention quand nous recevons des milliers d'informations par jour. Seule une "retraite" peut permettre de prendre conscience de cette situation. On réalise alors que la plupart des échanges sont superficiels, qu'on ne fait qu'effleurer des sujets qui mériteraient que l'on s'y attarde. On ne prend plus le temps de remonter le fil, d'aller sur les profils pour lire les dernières informations que l'on aurait pu rater. Il faut "taguer" les gens pour attirer leur attention. Preuve en est qu'on ne fait que survoler, certains croyaient que j'étais en vacances alors que j'ai bien précisé dans mon article que je continuais à travailler !
"Lisez-moi, likez-moi, retweetez-moi !!!"
Le jeudi 6 décembre, j'ai eu la chance de participer à IRL2012. L'un des intervenants de la plénière, Xavier Aucompte de l'agence Wéa, nous a raconté une histoire. Quand il était enfant, il accompagnait parfois son père au travail. Mais il ne comprenait pas pourquoi il arrivait une heure avant la plupart de ses collaborateurs. Pendant ce moment, il prenait le temps d'aller dire bonjour à tous ceux qui étaient déjà là et il apprenait alors certaines informations bien avant que la direction ne soit au courant ! Tout simplement parce qu'il écoutait. Aujourd'hui, on a oublié d'écouter...
Pendant ces quelques jours, j'ai pris le temps de lire des blogs passionnants, des sujets variés : le Community Management, les relations humaines, des approches originales : des analyses, des témoignages. Et depuis que je suis revenue sur les réseaux sociaux, je préfère retourner sur ces blogs pour y retrouver la profondeur que je recherche. Lorsque je me suis reconnectée, j'ai posé un autre regard sur ce que je voyais. Et ce que je vais écrire maitenant me concerne autant que les autres ! On se montre, on se dévoile, on étale ses opinions politiques, religieuses ou autres sans se soucier des conséquences sur ceux qui liront. On devient impudique, on se défoule parfois mais on oublie que tout se déroule en public. On ne pense qu'à son propre intérêt. Nos mûrs ressemblent à un défilement ininterrompu de publicités : "Lisez mon article, likez mon post, retweetez-moi, devenez fan de ma page !" Ca tourne à la frénésie... Lors de IRL2012, Marie-Laure Vie faisait aussi partie des intervenantes. Elle a souligné un élément essentiel : il faut penser à la façon dont on est perçu par les autres, la manière que l'on a de commenter, de se comporter. Et tout ça, on l'oublie trop souvent.
Saurons-nous prendre le bon chemin ?
Plus j'y réfléchis, plus je pense que comme certains dont je me sens proche, j'attends trop des réseaux sociaux. Quand j'ai assisté à IRL2012, j'étais ravie de ne pas avoir encore écrit cet article. Car j'ai beaucoup appris de cette journée. Michel Aslanian a cité Michel Serres "le numérique existe parce que nous l'avons crée. Nous devons réapprendre à mettre de l'humanité là-dedans". Tout ce que je recherche est résumé à travers ces mots. Mais j'ai le sentiment que nous sommes à une intersection. Saurons-nous prendre le bon chemin ? Cer dernières semaines, j'ai relu 2 livres : "Les fourmis" de Bernard Werber et "Le monde perdu" de Michael Crichton. Tous les 2 abordent de manière romancée le concept de la compléxité. Tous les 2 s'accordent à dire que le chemin que nous prenons tend vers la compléxité. Mais ils diffèrent sur le résultat. Bernard Werber entrevoit l'aboutissement d'une conscience collective planétaire, une fusion de tous les cerveaux de l'espèce comme chez les fourmis reliées par des systèmes de communication très subtils. Tandis que Michael Crichton, par l'intermédiaire de l'un de ses personnages, nous explique que le cyberespace marquera la fin de notre espèce car ce sera la fin de l'innovation. La diffusion massive de l'information étouffant la diversité. Tout le monde pensera la même chose en même temps, l'uniformité sera totale.
Cet article peut paraitre pessimiste, je dirai plutôt qu'il est réaliste. C'est à chacun de nous de choisir la bonne direction et d'apporter une nouvelle dimension à ce que nous voulons construire à travers les réseaux sociaux.