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D'hier à aujourd'hui, le même esprit : entreprendre !

Je suis convaincue que c'est en s'inspirant d'expériences passées que l'on peut construire l'avenir. J'aime aussi aller à la rencontre de personnes qui, au travers de leur témoignage, nous font partager leur histoire, leur vécu et nous transmettent un certain esprit. C'est pourquoi je vous invite aujourd'hui à découvrir Armand Lagorio, chef d'entreprise à la retraite depuis un peu plus de 10 ans. Il nous raconte son parcours. 


"Quand j'étais jeune, mes parents voulaient que je rentre chez EDF, pour eux, c'était la sécurité. Ils m'ont alors envoyé dans un centre d'apprentissage à Nîmes, ça durait 3 à 4 mois, on allait travailler dans plusieurs entreprises pour connaitre les différents métiers. Mais à chaque fois que l'on me demandait ce que je voulais faire, je répondais ce que mes parents m'avaient demandé : électricien ! Et lorsque je suis allé à l'atelier de peinture et de lithographie, j'ai découvert un univers qui m'intéressait, un métier qui me fascinait... C'est ainsi que j'ai appris la peinture pendant 3 ans à Nîmes et qu'ensuite je suis allé passer une année à Bruxelles pour me perfectionner.

 

"Un jour, je serai à mon compte..."

 

Durant tout ce temps, l'été, je travaillais déjà chez un patron. Lorsque je suis rentré chez moi, il m'a embauché. Il était peintre en lettres, il faisait aussi de la décoration de vitrines de magasins, c'était courant à l'époque, pour les fêtes notamment. J'étais bien chez lui. Mais un jour, alors que je venais de terminer une vitrine, il est venu me voir avec l'apprenti qui m'aidait, il m'a pris le pinceau de la main et a signé de son nom. A ce moment-là, je me suis dit qu'on jour, je serai à mon compte. Au bout de 6 mois, je lui ai donné mon préavis, il a refusé que je parte, alors j'ai attendu et enfin j'ai osé le quitter. J'ai commencé par faire des travaux pour les voisins de mes parents, je n'avais pas de local, je stockais ce dont j'avais besoin dans le garage de mon père. Rapidement, j'ai embauché un ouvrier avec moi et j'ai commencé à avoir des clients à Alès. Ca a commencé à marcher, j'ai du partir à l'armée.

 

peintreEt en 1959, j'avais 19 ans, je me suis officiellement installé à mon compte. Les responsables des Houillères du Bassin des Cévennes sont alors venus me chercher pour que je travaille pour eux. Il faut se souvenir qu'à ce moment-là, les mines représentaient une forte activité sur la région. Ils m'ont demandé de réaliser des travaux de vitrerie pour leurs différents bâtiments. Grâce à eux, j'ai commencé à gagner ma vie et à me faire connaitre. Mais je délaissais mes clients particuliers à Alès et n'avoir qu'un seul gros client peut être dangereux. C'est pourquoi au début des années 1970, je leur ai fait savoir que je ne voulais plus travailler pour eux. Je me suis remis en cause, je voulais prendre un autre départ et me refaire une clientèle. J'ai développé alors mon activité avec le secteur de l'immobilier, les assurances et les particuliers. J'ai eu la chance d'avoir un nouveau client dans l'industrie, ce qui m'a permis de conforter ma situation.

 

L'envie, l'honnêteté, le respect

 

Ce qui m'a toujours animé, c'est l'envie de travailler, l'envie de bien faire. Quand on se met à son compte, on doit être honnête avec soi-même et avec ses clients, on doit avoir le respect du client. On avance même si c'est dur. Je n'ai jamais eu envie de laisser tomber, je pensais à ma famille. Mon guide, c'était le travail et mes ouvriers. Je leur ai toujours dit ce que je pensais, j'étais peut être exigeant mais ils étaient bien dans mon entreprise. Ma force, c'est que même dans les moments difficiles où on manquait de travail, je les ai toujours gardés. J'ai connu des hauts et des bas, plus d'une fois, j'ai été à 2 doigts de fermer mais j'ai su sortir la tête de l'eau. Le message que j'aimerais transmettre à ceux qui s'installent aujourd'hui, c'est de savoir se faire conseiller. Quand on est à son compte, on a tendance à ne penser qu'à son travail, alors qu'il faudrait aussi être soutenu d'un point de vue juridique, comptable. Et surtout, avoir envie d'avancer..."

 

Merci Papa.

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I
Merci Cécile pour votre témoignage. Ceux qui sont dans l'aventure savent déjà à quel point c'est dure. Mais le secret c'est de persévérer. Je suis tout à fait d'accord avec vous à propos du fait de se faire conseiller en cas de coup dur. C'est primordial pour s'en sortir. A l'île Maurice où je suis par exemple, ce ne sont pas les opportunités qui manquent. Bien qu'étant un paradis fiscal, il y a des petites subtilités que les investisseurs et auto entrepreneurs ne pourront jamais déceler à l'avance sans le conseil de personnes avisées et d'experts. Bref, le gouvernement fait déjà tout pour faciliter l'installation des étrangers investisseurs particuliers ou entreprises. Bon courage !
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S
Bonjour, bravo Cécile pour cette belle histoire. Comme quoi quand on a vraiment envie de réaliser son rêve, c'est posible !
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É
Le dépannage électrique nécessite un grand savoir faire en la matière afin de mieux satisfaire la clientèle
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M
Moi aussi je trouve que travailler pour son compte, c'est mieux que travailler dans une entreprise quelconque. On est le seul maître de ce que l'on fait. Moi-même j'ai fait quelques formations en<br /> maçonnerie à Lyon. Je ne suis pas encore à mon compte mais j'espère que ce le sera pour bientôt. En tout cas, je te souhaite plein de courage et de réussite pour la suite.
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C
Comme quoi, Cécile, il y a mille et une façon de montrer son respect... et aussi son amour !
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