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A mes amies free-lances, rédactrices dans la Vente A Distance...

La Vente A Distance (VAD) est un univers particulier. D'ailleurs, ce terme de VAD est récent. A mes débuts, on parlait de Vente Par Correspondance. Tout simplement parce que les commandes se faisaient principalement par courrier ! Pouvez-vous imaginer un instant ce qui vous semble invraisemblable aujourd'hui, la cliente ne pouvait même pas savoir à l'avance si son article était disponible et si elle allait être livrée dans les délais ! La VAD en France, ce sont surtout 2 mastodontes, les 3 Suisses et la Redoute à qui appartiennent la plupart des catalogues que vous connaissez, chacun se partageant les sociétés plus petites telles que Vert Baudet, Cyrillus, Blanche Porte, Becquet...

 

Tel le Titanic face à l'iceberg...


3s.jpgVu la taille de ces groupes, on comprend mieux leur difficulté à réagir au changement. Ce que je vais écrire maintenant n'est que mon opinion mais aussi et surtout le fruit de mes 14 ans d'expérience en VAD. Ces groupes ont raté le virage du numérique. Lorsque le commerce est devenu le e-commerce, ils ne se sont pas posé de questions et ont tout simplement transposé leur catalogue papier tel quel sur le web. Un peu trop sûrs d'eux mêmes peut être... Et pour la plupart, ce fut un échec. Mettez-vous à la place de la cliente : comment allait-elle s'y retrouver sur un site avec des milliers de références sans être guidée ? Ces mastodontes n'ont pas réalisé que leur cliente allait réagir différemment devant son écran. Et il leur en a fallu du temps pour comprendre et s'adapter. Tel le Titanic face à l'iceberg, ils ne pouvaient pas virer de bord en claquant dans les doigts...

Pourtant, ils auraient pu suivre l'exemple américain. Là-bas, la VAD a depuis longtemps compris que le support papier devait évoluer et que la vente allait se jouer sur le web. Là-bas, les catalogues sont devenus des "magalogues"... A l'intersection du magazine et du catalogue, ils mettent en scène des univers, ils font rêver, ils créent des ambiances pour donner envie mais leur rôle n'est pas de vendre ! Ils sont les déclencheurs de l'acte d'achat qui se passe désormais sur le web. Après avoir feuilleté son "magalogue" bien confortablement, la cliente ne va devant son écran que pour concrétiser ses envies. Cette approche, je l'ai entre-aperçue lorsque je travaillais chez Becquet. C'était la direction que la société a voulu prendre à un moment. Mais malheureusement, l'idée a vite été oubliée, un peu trop novatrice peut être ?

 

Les free-lances : otages de la VAD !



redouteEt c'est ainsi que les grandes sociétés de VAD se retrouvent dans la situation que l'on connait aujourd'hui. Aux 3 Suisses, on licencie les employés des boutiques, raison invoquée : la société recentre son activité sur le e-commerce qui représente 70% de son chiffre d'affaires... Chez PPR (Pinault-Printemps-Redoute), on parle de la cession d'une partie du pôle VAD Redcats dont font partie la Redoute, Cyrillus, Vert Baudet... La VAD en France se porte mal alors qu'elle représentait un pilier de l'activité économique de notre pays il y a si peu de temps. Et ces difficultés se répercutent directement sur les free-lances. Car la VAD génère un volume de travail tel que tout ne peut être traité en interne. Rédacteurs, graphistes, photographes... Nombreux sont les indépendants qui ne vivent que par la VAD. Aujourd'hui, certaines de mes consoeurs m'ont alertée sur un nouvel élément : les sociétés de VAD leur imposent de nouvelles conditions. Si elles veulent continuer à travailler, le prix proposé par page sera baissé : à prendre ou à laisser.

Nous voici donc sur un terrain que j'ai déjà abordé ("3 centimes le kilo de tomates !"). Non seulement, c'est le client qui impose son prix au prestataire mais désormais, il le met au pied du mur en revoyant ce prix à la baisse ! Je pense à vous toutes et si malheureusement je ne peux pas agir concrètement, je peux au moins dénoncer cette situation.

Et j'invite tous ceux qui me liront, concernés directement ou pas, à réagir en postant un commentaire.

 

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C
Bonjour, cela ne doit pas être facile, j'imagine que les prix de départ étaient déjà relativement bas! Une situation que j'ai déjà vécu (je suis rédactrice web). Bon courage!
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