13 Décembre 2022
Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler orientation… au collège. Eh oui, c’est la saison des conseils de classe. Comme je suis parent correspondant, j’y assiste et, même si je n’ai pas le droit d’intervenir, j’écoute ce que disent les professeurs. Auparavant, j’avais participé à la réunion de présentation des lycées privés de Montpellier. J’ai voulu faire le lien entre les 2, y’a quelque chose qui va pas, faudrait qu’on m’explique, c’est pas logique.
Ce soir-là, j’ai entendu un très beau discours sur les filières professionnelles. Certains directeurs d’établissements ont même osé dire que, dans le temps, le Bac pro, c’était une voie de garage. On y envoyait les élèves les moins bons et ils y allaient par dépit, de toute façon, ils n’avaient pas le choix. Les directeurs ont bien insisté sur un point : désormais, les filières professionnelles sélectionnent les élèves qui se présentent. Il faut avoir un bon dossier, de bonnes notes, de bonnes appréciations pour prétendre accéder à une filière professionnelle et espérer décrocher un Bac pro.
Le professeur principal fait part de ses commentaires sur chaque élève et demande à ses collègues s’ils sont d’accord ou pas. Ensuite, les professeurs donnent - déjà - un avis (favorable ou réservé) à l’orientation demandée par l’élève (au choix : seconde générale, seconde professionnelle ou CAP). Eh là, surprise : si un élève moyen ou pas très bon a demandé une seconde générale, il risque d’avoir un avis réservé et les professeurs s’accordent à dire qu’il ferait mieux de choisir la seconde professionnelle, voire le CAP.
Bien, bien, bien, donc les filières professionnelles seraient aujourd’hui sélectives et il faudrait avoir un bon dossier mais les collèges y enverraient les moins bons de leurs élèves, bien sûr… Etrange, non ? Je suis convaincue que, le jour où on valorisera vraiment les filières professionnelles, ce sera quand on encouragera un bon élève au collège à choisir cette voie, parce qu’il a un attrait pour un métier par exemple. Mais non, pour l’instant, les « bons » doivent à tout prix aller en seconde générale. La route est encore longue…