16 Août 2015
Ca défile ces temps-ci : îles paradisiaques, paysages de rêve, selfies à gogo et j'en passe. Ca ne m'a jamais dérangée jusque là. Maintenant, si. Parce que je me mets à la place des "autres".
Les "autres" free-lance qui comme moi jusqu'à aujourd'hui ont accepté les projets qui se présentaient en plein été. Parce que si on dit non, on perd le client. Si on refuse, pas de rentrée d'argent en août et en septembre. J'ai beaucoup de bol, cette année, pour la première fois, j'ai terminé tous les projets en cours, j'ai été payée et la rentrée est déjà planifiée. Mais je me souviens des étés précédents "Désolée, la personne responsable des paiements est en congés jusqu'à fin août"... "Le client aimerait que son site soit lancé début septembre. On te donnera les éléments mi-août, ça va aller pour rédiger ?".
Les "autres" tout court qui galèrent. Parce qu'ils n'ont pas les moyens de partir, parce qu'ils ont perdu leur boulot. Qui ont parfois du mal à remplir leur frigo. Je n'ai pas envie de leur jeter mon bonheur en plein visage. Peut être qu'ils ne voient pas ça comme ça, que ça leur offre une petite évasion toutes ces images. J'ai juste envie de jouer la carte de la discrétion plutôt que de l'étalage. Par pudeur, par respect, interprêtez comme vous voulez.
Pourtant, je ne pars pas 15 jours à l'Île Maurice, non, seulement 3 jours à quelques centaines de kilomètres d'ici. Je ne culpabilise pas, non, je n'ai jamais été aussi sereine et je compte bien apprécier chaque instant. Je voulais juste dire à tous les "autres" que je pense à eux. Et que si j'y suis arrivée, pourquoi pas eux ?