26 Novembre 2012
Cher Denis,
je voudrais tout d'abord te dire merci pour ce merveilleux article aux envolées poétiques dont toi seul as le secret ! J'adore aussi Philippe Starck, je le considère comme un créateur d'avant-garde, un visionnaire. C'est pourquoi je suis plutôt gênée que tu m'associes à lui. Toi, moi et tant d'autres, développons notre créativité pour la mettre en pratique dans nos métiers. Tandis que Philippe Starck est un créateur unique en son genre, avec l'étincelle de génie en plus...
D'autre part, je trouve dommage que tu te soies arrêté à la seconde partie de mon article : le mécanisme du défi. Tu n'abordes absolument pas la première partie : les raisons du défi. Que penses-tu des échanges sur les réseaux sociaux ? Sont-ils ou non superficiels ? Ne faisons-nous pas qu'effleurer certains sujets ? N'aurais-tu pas lu mon article en entier ???
Mais je referme cette parenthèse et préfère me concentrer sur ce que tu as écrit. Je suis d'accord avec toi lorsque tu expliques que la lecture d'un livre laisse libre cours à l'imagination. Et q'un roman adapté au cinéma peut parfois être réducteur. Je l'ai souvent ressenti. On a alors le sentiment que cette liberté d'imaginer nous est tout simplement ôtée. Et cette capacité est un élément essentiel à nos métiers. Il est donc normal que nous y soyons attachés.
Toutefois, nous ne sommes pas des personnages de fiction. Nous sommes des êtres réels, faits de chair et de sang, bien vivants. Et à trop imaginer une personne, on s'éloigne de la réalité et on en vient à l'idéaliser. On court alors le risque d'être déçu si l'on se rencontre. Tout simplement parce que ton imagination t'aura enfermé dans des idées dont tu n'accepteras pas de te défaire. Tu seras hélas parvenu à l'effet inverse de ce que tu recherchais au départ : tu croyais arriver à une certaine liberté mais tu seras en fait prisonnier de ce que tu avais imaginé.
Je comprends tout à fait que certaines expériences puissent conduire à être réticent, prudent. J'en ai d'ailleurs eu quelques exemples et témoignages depuis la semaine dernière... Mais je vais te faire une confidence : en lançant ce défi, j'avais pensé à ce qui pouvait se passer. Et bien, rien de ce que j'avais imaginé ne s'est réalisé. J'ai accepté de me laisser surprendre. J'ai pris des risques et je me suis laissée étonner. Car sur ce point, je te rejoins et je te cite : "l'étonnement exprime le désir de savoir, d'apprendre quelque chose de nouveau (qu'on ne) s'imaginait pas".