12 Août 2013
La Panacée, centre de culture contemporaine de Montpellier, a ouvert au mois de juin. Situé dans le quartier historique de la ville, dans l'ancienne école de pharmacie, j'ai voulu tout d'abord découvrir ce lieu pour son intérêt architectural. Je n'ai pas été déçue. La grande façade imposante, perdue parmi les ruelles, attire le regard comme une invitation implicite. A peine le seuil franchi, on se prend à lever les yeux sur ces grands murs de pierre et c'est ensuite que se dévoile un patio baigné de lumière. On est déjà dans un autre univers. Mais l'exposition inaugurale est encore plus déconcertante... Intitulée "Conversations électriques", elle rassemble des oeuvres dont je n'aurais jamais soupçonné l'existence.
Première salle : des fils suspendus soutiennent des dizaines de petits écrans où défile en temps réel le flux incessant des conversations sur internet. Parfois tout s'arrête. Des messages se succèdent "I am... I like... I love..." sur le rythme d'une voix synthétique comme une vague qui se brise sur la plage. Je me suis assise un long moment et j'ai observé. J'avais le sentiment d'être à l'intérieur de l'ordinateur. Mais en même temps spectatrice, cette oeuvre m'offrant la distance nécessaire pour mieux prendre conscience. "Je... Je... Je", toute cette accumulation de phrases centrées sur soi-même. Cette diffusion si rapide qu'on n'arrive même plus à lire. Et tout à coup, écrans noirs comme pour dire stop.
Il y a d'autres oeuvres toutes aussi fascinantes, captivantes, hypnotisantes à découvrir à la Panacée. Mais je souhaitais juste faire un arrêt sur image sur celle-ci "Listening Post" de Mark Hansen et Ben Rubin. Juste pour vous donner envie d'y aller. En tous cas, c'est certain, j'y retournerai. Juste pour le plaisir de nous observer de l'extérieur...