C'est pas tout mais, j'ai un métier, moi ! Episode 19

Vendredi 18 septembre 2020 - 13h22

Je n’ai pas appris qu’à fermer ma gueule et à quel point le droit du travail peut être malmené chez Senior et Compagnie, ce serait un peu réducteur. J’ai aussi appris mon métier, et j’étais à la meilleure école qui fut : celle de la vente par correspondance (VPC) comme on disait à l’époque, l’ancêtre du e-commerce d’aujourd’hui.

Quand on est rédactrice catalogue, on rédige les descriptifs produits, les titres des doubles-pages, les textes de présentation des secteurs.

Pour faire ce travail, on assiste à une présentation produits par les acheteuses qui nous vantent toutes les qualités à mettre en avant. Puis, au moment de rédiger, on se base sur les fiches que les assistantes achat ont préparées grâce aux infos de leurs fournisseurs. En général, on s’occupe chacune de plusieurs secteurs dans leur intégralité. Toujours pour vous faire rêver, chez Senior et Compagnie, je m’occupais par exemple des tabliers et de la corsetterie…

Je rédigeais donc les descriptifs de dizaines de produits qui, à priori, étaient tous les mêmes. Mon défi, en tant que conceptrice rédactrice junior, c’était d’être assez créative pour qu’aucun de mes textes ne se ressemble, que chaque descriptif soit unique. Et d’être capable de rédiger « à la chaine », d’être assez productive pour tenir les délais.

En VPC, l’étape de l’impression, c’est une deadline à laquelle on ne peut pas toucher. Alors y’a plutôt intérêt à respecter les plannings !

Après donc presque trois ans à rédiger des descriptifs de blouses, de gaines, de lots de culottes, etc, j’ai reçu un appel : « allo, Christine Muguet à l’appareil, comme la fleur. On m’a dit que vous cherchiez un poste dans le nord. Ça tombe bien, chez Becquet, on a besoin d’une rédactrice catalogue ». J’allais alors découvrir l’univers du linge de maison. A moi les éponges, les nappes et les oreillers !