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A quoi reconnait-on la réussite d’une entreprise ?

A quoi reconnait-on la réussite d’une entreprise ?

C’est la question que je me posais lundi 12 octobre lors d’une soirée de remise des prix aux entreprises du Languedoc-Roussillon... Tout d’abord, c’est quoi une entreprise aujourd’hui ? Direction le dico : "unité économique de production de biens ou de services à but commercial". Par conséquent, je suis bien une entreprise à moi toute seule, me voilà rassurée. En voyant défiler les lauréats, torse bombé et fiers comme Artaban, j’ai eu un doute. Ils étaient récompensés parce qu’ils avaient crée des emplois, parce qu’ils affichaient une croissance exponentielle, ou encore parce qu’ils s’étaient déployés à l’international avec succès. Bref, je réalisais que je n’avais aucun point commun avec eux.

 


Alors, le lendemain, j’ai posé cette question sur Facebook : la réussite d’une entreprise ne se mesure t’elle que par l’augmentation du nombre de ses salariés et son déploiement à l’export ? Les réactions ont été très riches. Certains pensaient qu’il ne fallait pas négliger les entreprises investies au niveau local. D’autres, que la notion de réussite résidait plutôt dans une succession de paliers, qu’aujourd’hui, les entreprises affichant une forte croissance, n’étaient pas forcément celles qui avaient le plus de salariés, qu’embaucher, cela veut dire assumer, que ces critères ne sont là que pour répondre à des attentes politiques de baisse du chômage, d’équilibre de la balance commerciale. Enfin, l’un d’eux a clairement écrit que ce n’était que de la poudre aux yeux : ça en jette pour l’image de la France. En résumé, la réussite d’une entreprise ne peut pas se réduire aux seuls critères que j’ai entendus ce soir-là. Ca m’agaçait un peu de les voir se pavaner, ce n’était pas de la jalousie, je trouvais que ces chefs d’entreprise manquaient simplement d’humilité. J’avais hâte que ça se termine.

 

Le sens d'une entreprise


Quand soudain, un prix spécial a été décerné à un homme. (Et j’ai bien écrit "un homme", pas un "chef d’entreprise") Il est arrivé discrètement, la tête légèrement penchée en avant, il ne parlait pas très fort. Il s’appelle Mohed Altrad, il est né en Syrie dans une famille de nomades. Il a décroché une bourse pour étudier en France et en 1985, il a racheté une PME spécialisée dans les échafaudages que l’on connait désormais sous le nom de groupe Altrad. Il a dit que le sens d’une entreprise, ce n’est pas que l’argent, c’est l’humain. Qu’en tant que dirigeant, on se doit d’écrire l’histoire de son entreprise. Son histoire à lui, c’est un profond attachement à Montpellier, ville qui l’a accueilli et où est toujours le siège du groupe. En 30 ans, Mohed Altrad a réalisé plus de 100 acquisitions, fusions et créations d’entreprises en Europe et dans le monde. Mais il est resté humble. Il n’oublie pas d’où il vient. Pour lui, la réussite de son entreprise, ce ne sont pas ces critères matériels, c’est la culture et l’esprit qu’il a su transmettre. Belle leçon d’humilité et de simplicité. Et bien Monsieur Altrad, je préfère votre définition de la réussite.

 


J’en étais là de mes réflexions quand peu de temps après, je lis dans la presse que la start-up Bime Analytics a été rachetée par un groupe américain. Zut alors, un fleuron de la FrenchTech Montpellier, ma première réaction fut la déception. Puis j’ai lu tous les commentaires de félicitations et je n’ai pas compris. Mais ça, on en parlera dans le prochain article...

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