16 Mai 2015
La vie de free-lance n’est pas un long fleuve tranquille. Et nombre d’entre vous doivent se reconnaitre dans ces mots. J’avais besoin de m’aérer la tête si vous voyez ce que je veux dire. Et ce mardi 12 mai, j’ai trouvé exactement ce que je cherchais. Une récréation de l’esprit à un moment où j’étais fatiguée, où j’avais l’impression de ne pas avancer. Après XtremUp, j’allais beaucoup mieux ! Le programme annonçait "le rendez-vous extrême des start-up ou les valeurs communes du sport et de l’entrepreneuriat". Une journée pendant laquelle se sont alternés des témoignages, des analyses et des "ping-pong meeting" où les intervenants échangeaient sur un thème. Je n’ai pas vu passer le temps. Je ne vais pas vous faire un compte rendu exhaustif, juste un éclairage sur ce qui m’a marquée.
"L’innovation vient souvent d’un acteur qui n’existe pas encore au moment où on se pose la question"
La matinée a commencé avec Olivier Ezratty, consultant et expert digital médias. Il nous a expliqué ce qu’est une véritable innovation : l’application à tous les éléments d’un projet, que ce soit le produit lui-même, le marketing, le process etc. "L’innovation vient souvent d’un acteur qui n’existe pas encore au moment où on se pose la question". Ce fut ensuite au tour de Marjorie Paillon d’intervenir, journaliste politique et spécialiste des nouvelles technologies, sur le thème "Les médias, un sport de combat". Son analyse est sans détours : le journalisme a toujours eu du mal à accepter la disruption et a toujours manqué d’écoute vis-à-vis des nouveaux usages des consommateurs. Les réseaux sociaux ont pris la place du débat, chasse gardée des médias jusqu’alors. Gaël Musquet, expert en innovation et président d’OpenStreetMap, a commencé sa présentation en se basant sur la situation en Martinique : face à l’absence de prévention des risques climatiques, il a expliqué comment les citoyens ont mis en place leur propre organisation. 13h, l’heure de la pause et de nos estomacs qui s’impatientent ! 3 foodtrucks nous attendaient pour nous régaler sous le soleil !
Trouver l'équilibre entre réussite et épanouissement
Et nous avons repris l’après-midi avec Cécile Neuville, coach et psychologue. Grâce à elle, nous n’avons pas comaté à cause de la digestion car elle nous a fait faire un peu d’exercice ! Et j’ai tout particulièrement apprécié son témoignage. On entend si souvent certains dire qu’ils sont à fond dans leur travail, qu’ils ne dorment que quelques heures, qu’ils ne font rien d’autre. Alors quand Cécile nous demande qui prend le temps de faire du sport, qui prend le temps d’avoir des loisirs et qu’elle nous explique en quoi c’est important, je me sens mieux. Il ne faut pas tout sacrifier à la réussite, il faut plutôt trouver l’équilibre entre le succès et l’épanouissement. Il faut aussi savoir lâcher prise, remettre en question la direction qu’on s’était donnée. Il y eut bien d’autres intervenants très intéressants et je ne pourrai pas tous les citer. Je voudrais surtout vous parler des 2 derniers.
Charlotte Consorti, triple championne du monde de vitesse en kitesurf, qui a grandi en banlieue parisienne et qui est venue vivre en bord de mer dès qu’elle a pu, c’est là qu’elle a découvert le kite. Et après avoir décroché un premier emploi, elle décide de le quitter pour vivre de sa passion. Elle nous a parlé de ses 2 ans de galère, de la difficulté de trouver des sponsors, de son arrivée en Namibie où il était prévu qu’elle établisse son record et où elle a rencontré tous les problèmes possibles. La leçon qu’elle retire de cette expérience : il faut toujours y croire, ne jamais rien lâcher et rester optimiste. Objectif atteint en 2010 avec un record de vitesse de 93 km/heure...
Rester positif et trouver des solutions
Et enfin Taïg Khris, triple champion du monde de rollers et entrepreneur. Il nous a raconté tous les obstacles qu’il a surmontés pour réaliser son rêve : sauter de la Tour Eiffel en rollers pour toucher le grand public et démocratiser son sport. Ce sont d’abord les sponsors qui le laissent tomber après une blessure. Qu’à cela ne tienne, il décide d’utiliser son image pour lancer une gamme de papeterie et contacte directement les grandes surfaces en passant outre les intermédiaires. Mais son idée initiale était de sauter par dessus la Seine devant Notre Dame : projet rejeté par la mairie. Tant pis, ce sera la Tour Eiffel : il monte le dossier, réunit les fonds, essuie un premier refus : on ne touche pas à un monument historique, on ne peut pas bloquer la circulation. Il trouve les réponses à tous les problèmes : sa structure ne touchera pas la Tour Eiffel, il construira un pont qui passera par dessus la route. Les sponsors commencent à s’impatienter. A chaque fois qu’il s’est heurté à un mur, il a gardé sa motivation, il est resté positif, il a trouvé des solutions. Son histoire, c’est une belle leçon d’apprentissage et de montage d’un projet. Et j’en oublie des obstacles auxquels il a du faire face ! Enfin, le 29 mai 2010, il saute devant la Tour Eiffel, beau symbole pour ce fils de papa algérien et de maman grecque, qui n’a pas fait d’études et qui a prouvé que le travail et la volonté paient toujours.
Aujourd’hui, à bientôt 40 ans, il se lance un nouveau défi, sa nouvelle Tour Eiffel comme il dit : il vient de créer sa start-up OnOff Télécom, le cloud number. Bref, ce fut une journée pendant laquelle j’ai tout oublié et dont je suis ressortie remotivée. Je tiens à remercier les organisateurs qui ont monté cet événement dans des délais très courts et qui se sont investis à fond, bravo à Ysis Percq, qui a animé la journée avec beaucoup de dynamisme, j’attends déjà la prochaine édition !