15 Septembre 2014
Début juillet, je vous invitais à prendre le pouvoir. L’idée était la suivante : vous lecteur, alliez décider de ce que j’écrirais sur ce blog en me proposant des sujets d’articles. Vous lecteur, alliez devenir acteur à part entière...
Nous commençons aujourd’hui avec Delphine qui souhaitait que je lui parle de sexe, de religion et de politique. Tu as oublié le rock n' roll, c'est pourquoi j'ai ajouté une petite musique !
Ma chère Delphine, je reconnais bien là ton côté provocateur ou plutôt audacieux ? Tu sais pourquoi je n’aborde jamais ces sujets-là, c’est ma ligne de conduite : parler de sexe, de religion ou de politique me semble trop risqué car quelle que soit la façon dont on s’y prend, il y aura toujours des conséquences, des interprétations, plus ou moins erronées et nous n’avons aucun moyen de les corriger. Mais tu as pris le pouvoir et tu sais que j’aime prendre des risques. Donc c’est parti.
Premier sujet : le sexe. Et bien écoute, vu sous cet angle (si je puis dire), tout va bien. Je suis avec le même depuis bientôt 25 ans, preuve en est s’il le fallait que je suis épanouie ! Mais je m’égare peut être, tu ne voulais pas forcément que je te parle de ma vie sexuelle ? Le sexe en général, hum, j’ai envie de te répondre en citant Coluche : "Chacun fait ce qu’il veut avec son c.., moi ça ne me regarde pas". Ce qui signifie pour moi que je respecte les autres, que je ne les juge pas, tant que eux me respectent et ne me jugent pas. Je crois que le plus important, c’est d’être épanoui à ce niveau-là, tu ne crois pas ? Sinon, on se retrouve avec des frustrés, des personnes mal dans leur peau. Le sexe fait partie de notre équilibre comme notre vie professionnelle, notre vie familiale, c’est un ensemble, t’en penses quoi toi ?
Et le rock n' roll dans tout ça ?
Deuxième sujet : la religion. En ce qui me concerne, je suis catholique non pratiquante. J’ai eu la chance de rencontrer 2 prêtres quand j’allais au catéchisme, qui m’ont transmis la foi. Le premier nous disait que le plus important, ce n’était pas d’aller à la messe tous les dimanches ou au cimetière pour se recueillir sur une tombe. Non, il nous disait que l’essentiel, c’était de mettre en pratique certaines valeurs au quotidien, de penser à ceux qui nous ont quittés et de les porter dans notre coeur pour ne pas les oublier. Avec le second, on parlait de tout, même de... sexe. Et oui, quand tu es ado, tu te demandes comment un prêtre peut s’abstenir. Bref, je suis croyante mais de manière non conventionnelle. Je respecte toutes les autres religions ainsi que ceux qui n’adhèrent à aucune religion. Je suis persuadée que le problème majeur avec la ou les religions, encore une fois, ce sont les interprétations qu’en ont fait ou qu’en font encore les hommes. Ca conduit à toutes les horreurs que l’on voit aux infos. J’ai besoin et j’ai envie de croire et je l’assume mais je comprends ceux qui n’éprouvent pas ce sentiment. Et toi, comment tu vis tout ça ?
Dernier sujet : la politique. Dès que j’ai eu l’âge de comprendre comment ça fonctionnait, je m’y suis intéressée. Pour moi la politique, c’est réussir à avoir une vision globale pour se projeter dans l’avenir, que ce soit au niveau régional, national ou international. Je trouve ça passionnant, j’ai lu tous les livres que j’ai pu trouver traitant des grands courants politiques. Quand j’ai eu 18 ans, j’ai même voulu adhérer à un parti mais je ne l’ai pas fait. (Tu vas voir, tout est lié). Mon père était artisan dans notre petite ville où tout le monde se connaissait. Il ne voulait pas que ses clients, ses relations d’affaires apprennent que sa fille était à tel ou tel parti. Ca aurait pu lui porter préjudice. Beaucoup plus tard, quand j’étais salariée, j’ai exprimé haut et fort mes opinions. Tu sais, les discussions autour de la machine à café ? Le petit souci, c’est que j’étais une des rares à avoir ces idées-là, je faisais partie de la minorité. Donc j’étais mise à l’index, donc tout ce que je pouvais dire ou faire était interprété à travers ce prisme. Donc j’aurais mieux fait de la fermer. Alors aujourd’hui, je ne veux pas qu’on me colle une étiquette. Les discussions passionnées sur la politique, c’est en face à face et j’adore ça, quand est-ce qu’on s’en fait une ?
Tu vois, quand je relis ce que je t’ai écrit, j’en arrive à la conclusion que si je n’aborde pas ces sujets publiquement, c’est parce que j’ai appris à me taire à mes dépens. Ce silence ne signifie pas que je n’ai pas d’avis ou que je n’assume pas. Bien au contraire, cela veut plutôt dire que pour discuter de ces sujets soi-disant «tabous», il faut que je me sente en confiance. Voilà, j’attends tes réactions, est-ce ainsi que tu imaginais que j’allais traiter ton sujet ?